Début
Fin
Précédent
Suivant
|
GORGES DE L'HONGRIN


Grotte du Roc [ H1, Grotte des Dix Heures ]


Description
Développement : 268m
Dénivellation : -107m

L'entrée (H1) est un porche en pleine paroi au fond duquel il faut s'infiltrer entre des blocs pour accéder à une galerie déclive, le "Toboggan". Sur la droite, on trouve le boyau du "Chausse-Pied" d'où provient en période de crue un bruit sourd de ruissellement, mais il est rapidement impénétrable. La suite, très pentue, oblige un rappel de 15-20m et au bas de ce "Puits du Renard", une étroiture a été élargie pour permettre le passage du matériel de plongée. Depuis là, on avance tantôt en rampant, tantôt à genoux. Après un deuxième rétrécissement, on arrive à un coude où l'on sent un bon courant d'air : sur la gauche, une trémie obstrue la suite, mais une dizaine de mètres plus loin se trouve le terminus de la Grotte du Roc no.2 (H2), elle aussi terminée par une trémie.

Depuis le carrefour, la galerie principale effectue un brusque coude à droite, puis descend très fortement en formant le "Puits du Flash", puits incliné de 15-20m. Une galerie horizontale entrecoupée de vasques peu profondes fait suite et après une brève pente au plafond surbaissé où le plancher est une succession de micro-gours, on aboutit à un siphon qui lors de sécheresse n'est plus qu'une voûte mouillante. Le SCPE y a installé un dispositif d'auto-vidange pour faciliter le passage et avant ce dernier, il fallait au moins une semaine pour faire baisser le niveau.

De l'autre côté, une vingtaine de mètres de galerie peu pentue, mais plus basse aboutit à un carrefour : sur la droite, un petit siphon amont a été plongé sur quelques mètres, mais il devient rapidement trop étroit. A gauche, une brève pente très glaiseuse est surmontée d'une galerie tout aussi glaiseuse; cette dernière est tellement sale que l'exploration a été rapidement stoppée ! En bas de la pente, se trouve le premier siphon (S1) qui a l'étiage mesure une quinzaine de mètres de long pour environ 3m de profondeur. Après 30m de galerie exondée, un deuxième siphon (S2) se présente : c'est un puits sur faille qui à partir de -40m se sépare en trois conduits séparés, mais seul celui du milieu a été exploré. Jacques Brasey y est descendu jusqu'à -48m, mais il se poursuit au moins jusqu'à -60m.



Géologie
Nappe des Préalpes médianes plastiques. Calcaires plaquetés du Néocomien (Crétacé).


Hydogéologie

La grotte est une résurgence temporaire, mais l'eau ressort extrêmement rarement de l'orifice principal (H1), car l'exutoire de l'eau est la plupart du temps l'orifice de la Grotte du Roc no.2.

On suppose qu'il existe un gros collecteur qui draine les zones situées entre la Cape au Moine et la Dent de Lys et dont l'émergence se trouve à la Source de Neirivue. Par le fait que la source ne puisse pas toujours absorber le débit des grosses crues, le collecteur se mettrait en charge et lorsque le niveau des eaux atteindrait l'altitude de la Grotte du Roc, cette dernière se mettrait à couler. La grotte serait donc un "regard" sur ce collecteur.



Historique
Connue depuis des générations par les habitants de la région, elle est explorée en 1965 par le GSL jusqu'au siphon peu après le carrefour. En 1980, André Pahud (SSS-Genève) plonge la première voûte mouillante. Après quelques années d'oubli, le Spéléo Club du Pays d'Enhaut (SCPE) effectue une première incursion en 1987, puis en 1988, ils progressent 30m plus loin que le terminus de André Pahud, cela sans plongée grâce à un été qui fut vraiment très sec et à un système de vidange.

En octobre, 1989, Jacques Brasey (Tom Pouce) effectue une nouvelle plongée avec le soutien des membres du SCPF et du SCPE. Après le franchissement d'un premier siphon, il explore un deuxième siphon jusqu'à -23m. Au mois de novembre, une deuxième plongée lui permet d'atteindre la profondeur de -55m dans le siphon terminal alors que le S1 et le S2 ne font plus qu'un seul siphon, le niveau étant remonté de 7 mètres. En décembre de la même année, une partie du plan est relevé (SCPF-SCPE), puis terminé par le SCPE de 1990 à 1992.

En 2000, le Spéléo-Club Penthalaz effectue une plongée de reconnaissance dans le S2, puis l'équipe entame une désobstruction au bas du "Toboggan" amenant en 2001 la découverte d’un petit boyau sans suite qui a été baptisé le "Le Chausse-Pied".


Topographie


[ Haut de la page ]

Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)