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ZONE DU VANIL BLANC


Trou des Vents [ Grotte du vanil Blanc, Tanna dou Chothlié ]


[ Description ]


Description
Développement : 1012m
Dénivellation : 107m

L'orifice d'entrée est assez bas pour que l'on soit obligé de passer par un court ramping, mais pour celui qui aurait l'intention de visiter une bonne partie de la grotte, ce n'est alors qu'un hors d'oeuvre et autant s'y mettre tout de suite. La suite de la galerie principale est en dents de scie et après une cinquantaine de mètres de progression, on passe en bordure d'un P7, puis un boyau de 25 mètres mène à un deuxième puits de 7m; sur ce parcours on croise le départ de plusieurs annexes.

Sur la droite et dans l'ordre on a :

Une petite galerie descendante développant environ 45m menant à la cote -11m où un boyau humide a été suivi sur une quinzaine de mètres; arrêt sur laminoir.

Un méandre remontant se terminant par une trémie.

Un méandre en "Y". La branche de droite se termine par une fissure impénétrable au sommet d'un R4, tandis que la branche de gauche donne au pied d'une cheminée de 8m de hauteur.

Sur la gauche, entre les deux puits de 7m, une boucle parallèle au trajet principal se rejoint au niveau d'un P5. A la base de ce dernier, on peut alors accéder au "Réseau Inférieur" par une galerie en tube plongeant à plus de 45 degrés et représentant un bel exemple de conduite forcée. On atteint ainsi le point bas de la grotte (-43m) où une laisse de boue, puis un coude à 90 degrés donne sur un boyau très boueux perpendiculaire au pendage. Long d'une dizaine de mètres, ce passage est sans conteste le plus désagréable de la cavité et une visite de cette partie n'est de loin pas indispensable. Peu après, la galerie devient un peu plus "humaine", puis on aboutit au départ d'un grand méandre remontant parallèle à la conduite forcée d'accès. A son sommet, il se divise en deux boyaux : celui de droite rejoint le P5 et celui de gauche permet presque de jonctionner avec la base du premier P7.


Depuis le deuxième puits de 7m, un beau méandre suivi de quelques passages un peu moins confortable mènent à un vaste élargissement crevé par un puits de 6m formant le carrefour le plus important de la cavité.

A la base du puits, on trouve une petite galerie descendante légèrement active qui se termine dans un cul de sac (cote -12m).

Sur la droite, peu avant le P6, un passage bas rejoint une belle galerie remontante dont la visite est bien agréable, car excepté les derniers mètres, on progresse debout sur la totalité de son trajet. Son terminus est à la cote +64m et c'est le point haut de la grotte.

Quant au trajet principal, il se trouve sur la gauche où une vire aérienne (équipée maintenant d'un câble) permet d'accéder à une première partie orientée plein Sud. Elle commence par un beau méandre coupé de plusieurs petits ressauts à escalader et après une salle que l'on quitte par une escalade de 5m, on progresse ensuite dans une longue galerie sinueuse dont le nombre de passages étroits on fait juré plus d'un. A noter que tout au long du cheminement depuis le sommet du P6, on rencontre aussi plusieurs petits annexe sans continuation. Lorsque la galerie devient plus agréable, elle fait un brusque coude à gauche pour se diriger vers le Nord-Est et l'on aborde alors la deuxième partie de cette zone.

Cette deuxième et dernière partie commence par un méandre où sur le côté droit, une courte galerie mène à la base d'une cheminée; au sommet de cette dernière un méandre étroit devient impénétrable. Peu après, le méandre débouche dans une vaste salle ("Salle de l'Eboulis" avec un point haut à +51m) suivie d'une nouvelle galerie basse avec quelques annexes dont une perte.

Les dimensions deviennent ensuite plus acceptable et au détour d'un nouveau coude, on arrive sur un long méandre descendant plus ou moins actif selon l'époque de l'année. A la fin de ce méandre, on bute sur un puits de 7,5m où le ruisseau s'y jette pour disparaître, tandis qu'en face, un boyau donne sur un deuxième puits (8m) dont le fond est sans issue; à deux mètres du sol, une galerie d'environ 10 mètres finissant en cul-de-sac met un terme définitif aux galeries actuellement connues.




Géologie
La grotte se développe dans les calcaires du Malm de la Nappe des Préalpes médianes plastiques. Dans cette zone, l'épaisseur des couches n'est pas très importante, mais le pendage est assez prononcé (non mesuré, mais de l'ordre de 35° à 45°); la direction du pendage est d'environ 150°, c'est à dire Sud-Est.

Signalons aussi la présence de "lits de chert" (niveaux silicatés) inclus dans le Malm dans certaines parties des méandres qui suivent le pendage.



Hydogéologie

Bien que la grotte soit en majeure partie fossile, quelques méandres ou portions de galeries présentent de faibles écoulements, surtout actif en période "humide", mais dont certains le reste aussi en période d'étiage, c'est le cas notamment du petit ruisseau s'écoulant dans le Grand Canyon.




Météorologie

Une bonne partie de l'année, un fort courant d'air parcours les galeries et en étant exhaler par l'entrée, il a donné son nom à la grotte. L'existence de ce courant d'air est peut être dû au fait qu'il existe une entrée supérieure impénétrable; cette supposition est étayée par la disparition de ce courant d'air en hiver (observation en février 1988), car l'orifice supérieur serait alors obstrué par la neige.




Paléontologie

Lors des premières explorations, des ossements d'Ours Brun (Ursus Arctos) furent trouvés dans la petite salle proche de l'entrée. Si une pareille trouvaille n'est pas rare en soi du fait que ce plantigrade était assez fréquent dans la région et cela même encore au XVIème siècle, on peut par contre se demander par quel moyen il a accédé à la salle. En effet, bien que ces animaux ne fussent pas d'un gros gabarit, il est pratiquement impossible qu'il ait pu emprunter la galerie d'entrée actuelle. On peut dès lors supposer que l'annexe de galerie se greffant dans la salle ait eu des dimensions plus importante ainsi qu'un accès sur l'extérieur.




Historique
Connue de longue date, la grotte est mentionnée pour la première fois en 1898 par M. R.Marguerite de Paris, mais l'auteur avoue qu'il ignore si des explorations ont été effectuée. A cette époque pourtant, M. l'Abbé Beaud, curé de Seiry et membres de la Société fribourgeoise des sciences naturelles, avait déjà exploré une grotte d'environ 100m située aux alentours et il est possible qu'il ait effectué par la même occasion une incursion dans le Trou des Vents.

Ce qui est sûr par contre, c'est que 13 ans plus tard (1911) l'Abbé Beaud explore 75m de galeries dans le Trou des Vents et y découvre des ossements d'ours brun.


En 1960, le GSL explore 150m de galeries, puis en 1971 le même club découvre la suite et explore cette fois près de 700m de nouvelles galeries.


De 1987 à 1989, le GSL va ensuite entreprendre une révision complète de la cavité et effectuer une topographie précise. Aucune suite importante ne sera découverte.




Topographies




Photographies
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