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EXPLORATIONS DANS LE JURA VAUDOIS


BAUME DE LA COLORATION



Dans la région des Trois Chalets (commune du Chenit), il y a une quinzaine de petites cavités dont la plus intéressante est celle décrite ici.

Description
Développement  :  117m Dénivellation  :  -22m

L'orifice mesure environ 1 x 1,5 m de section et donne sur un ressaut de 6 m aboutissant dans une toute petite salle circulaire à moitié remplie par les déblais des désobstructions. Sur la gauche, au raz du sol, un passage bas donne alors sur un conduit amont-aval.

A l'amont, un court passage à plat ventre mène à un amas de blocs obstruant en grande partie la galerie et il faut se faufiler sur la droite pour le franchir. Dans ce passage, un minuscule et court boyau se détache sur la droite. Derrière l'amas de blocs, une galerie encombrée d'un mélange de cailloux et de sédiments remonte en pente douce sur une quinzaine de mètres, puis se rétrécit avant de se terminer par obstruction tout près de la surface du sol.

A l'aval, un court laminoir descendant débouche dans une jolie galerie aux parois enduites de monmilch qui après quelques mètres forme une première petite salle; on y trouve un annexe au plafond, ainsi qu'un court méandre remontant sur la droite. Juste après, on traverse une deuxième petite salle, puis dans un passage surbaissé on croise une cheminée de 7 mètres de haut se greffant sur la droite. Il faut ensuite se remettre à plat ventre dans une couche de sédiments et la largeur de la galerie diminuant, c'est par un boyau (désobstrué) que l'on rejoint une zone plus confortable surmontée par une autre cheminée de 7 mètres. Quelques mètres plus loin, la galerie se termine par une trémie formée principalement de petits blocs et de gravier. Juste avant cette trémie, sur la droite, un orifice désobstrué donne sur une courte pente de blocs que l'on franchit à plat ventre, mais on se relève ensuite rapidement dans une salle d'environ 7 mètres de long, 4 mètres de large et 5 mètres de hauteur; le sol est couvert de blocs, sauf dans une niche sur la droite où le sol est couvert d'argile.

En face, un passage bas donne sur une faille transversale qui 4,5 mètres plus haut se divise en deux passages opposés. D'un côté c'est un simple annexe avec un boyau obstrué par une trémie, tandis qu'en face un pan incliné permet de remonter une fissure étroite se terminant par une orifice impénétrable et par une cheminée sans issue. Revenu dans la salle, on trouve encore sur la gauche le départ d'un boyau rapidement impénétrable.


Géologie

La baume se trouve sur le flanc d'un anticlinal qui au SE se prolonge par le synclinal des Amburnex. Elle se développe dans les calcaires du Portlandien dont l'épaisseur est ici assez faible et dont les couches sont inclinée d'environ 15-20° en direction du SE. On peut encore signaler qu'à seulement quelques dizaines de mètres au nord on trouve le niveau à Exogyra virgula (marno-calcaire) marquant la limite avec les calcaires du Kimeridgien sous-jacent.


Hydrogéologie

En avril 2002, une expérience de multitraçage (CHYN, ISSKA, SCN, SCVJ, GSL) a été réalisée dans quatre gouffres du Jura vaudois dont la Baume de la Coloration.

Le traceur ( 5 kilos de sulforhodamine B ) fut injecté le 20 avril 2002 entre 13:10 et 16:10 avec l'apport de 7,5 m3 d'eau amené au moyen d'un tracteur. La restitution du traceur a été :

. Longirod Toleure Aubonne
1ère arrivée 24.04 à 4h30 27.04 à 17h00 27.04 à 23h00
temps conc. max 25.4 à 12h00 29.04 à 11h30 29.04 à 01h15
conc. max [ppb] 256 4.30 4.44
restitution [%] * 48 42

* Le débit de la rivière de Longirod est trop mal connu pour estimer la restitution.

Cette expérience de multitraçage a notamment mis en évidence l'existence probable d'une zone noyée dans le synclinal des Amburnex. Il ressort ainsi que les cavités situées au NW se termineront probablement sur des siphons ou des niveaux marneux à infiltration diffuse, mais seul l'exploration pourra permettre de confirmer cette hypothèse.


Météorologie

En période estivale , le courant d'air est très léger en amont et pratiquement imperceptible en aval. En période hivernale, il est par contre assez puissant pour ouvrir une grosse doline quelque soit l'épaisseur de neige.


Historique

L'entrée, alors impénétrable, est découverte en avril 1999 par le GSL grâce à une doline ouverte dans la neige et plusieurs sorties de désobstruction en 2000 et 2001 permettront d'atteindre la profondeur de -5m où la cavité est alors colmatée.

En avril 2002, le résultat d'une expérience de traçage re-motive une équipe du GSL mais les désobstructions ne reprennent sérieusement qu'en octobre 2004 et ce mois là, le bouchon au fond du puits d'entrée est enfin ouvert. En quelques sorties, la cavité est alors explorée sur une centaines de mètres et un petit film est tourné.

Au printemps 2005, les sorties reprennent pour topographier l'amont et désobstruer le boyau dans la salle terminale, mais sans succès.


Bibliographie

Dutruit J. (2011) : Baume de la Coloration ( Le Chenit / VD ).- Le Trou, 68 : 8-10

Luetscher M. et Perrin J. (2002) : Expérience de multitraçage dans quatre gouffres du Jura vaudois, avril 2002. - Rapport final, octobre 2002 : 8 p.


Photographies
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