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KARST DE MAYEN-FAMELON


A notre connaissance, la plus ancienne incursion dans une cavité du karst date du XVIIIème siècle, car à cette époque (1767-1768) la Glacière des Rochers de la Latte était utilisée comme réserve de glace (eau) par un chalet aujourd'hui disparu.

Par la suite, nous n'avons pas d'autres informations avant 1932 où une première exploration est effectuée dans la Baume à Mamel, qui peu après prendra le nom de Gouffre du Chevrier. Dès 1950, ce dernier va devenir la "cible" d'une petite équipe du Club Alpin Suisse (CAS) de la section de Chaussy qui sera rapidement renforcée par des membres de la Société Autonome de Spéléogie (SAS) de Nyon. En 1955, la cote -504m est atteinte et le gouffre devient le plus profond de Suisse.

A la même époque (1950), le GSL qui vient d'être fondé commence ses investigations sur le karst qui devient alors son"fief" !!! En effet, mis à part quelques rares explorations d'autres équipes (SSA à la Grotte Froide en 1961, SCUCL-Belgique au H3 en 1984, ...) les travaux seront dorénavant menés notre club.

Si les premières incursions sont effectuées dans les zones les plus accessibles comme la Combe du Bryon (Gouffre du Chevrier, Grotte Froide, ...), les prospections sont rapidement dirigées sur les lapiaz environnants; en 1955, une quinzaine de cavités sont inventoriées, principalement dans et au dessus de la Combe du Bryon sur la zone de Segray. Une dizaine d'année plus tard, les prospections se sont étendues à l'ensemble des lapiaz ce qui eu pour résultat de voir passer l'inventaire du massif aux environs de 70 cavités.

Pour la décennie suivante, on observe par contre un sérieux ralentissement dans la découverte de nouvelles cavités, les prospections étant il est vrai quelque peu mises de côté. Toutefois les travaux ne sont pas pour autant abandonnés, mais on se concentre alors sur des cavités déjà connues comme à la Glacière "13" où une nouvelle galerie est explorée (1973) et dans le Gouffre du Chevrier où la suite du réseau actif est découvert (1975).

En fait si les prospections ont été en plus ou moins "mise en veille" pendant une dizaine d'années, c'était probablement pour mieux repartir. En 1975, l'introduction récente du matériel et des méthodes dites de "spéléologie alpine" amènent une nouvelle conception : la prospection systématique. Une première zone (A) à l'est de la Tour de Famelon est alors définie pour mettre en pratique cette conception qui trouvera son rythme en 1977.

Deux ans plus tard (1979), la découverte d'un nouveau réseau à la Grotte Froide, puis sa jonction avec le Gouffre du Chevrier donne naissance au Réseau de la Combe du Bryon; c'est en fait le "détonateur" qui manquait, car cette réalisation va provoquer un élan au sein du club. Délimitation des zones de prospection sur l'ensemble du karst, relevés de surface pour situer les cavités, exploration et topographie de ces dernières, révisions détaillée des cavités déjà connues et collaboration à des études scientifiques seront dorénavant le leitmotiv des équipes lausannoises engagées sur le massif.

A l'heure actuelle, le karst nous est ainsi mieux connu, tant au niveau scientifique (géologie, hydrogéologie, biospéologie, …) que spéléologique : 320 cavités ont été inventoriées ce qui représente un développement total dépassant les 15 kilomètres.




Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)