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COMMUNE DE VILLENEUVE


Gouffre Paradis d'Aveneyre



[ Vue 3D ]

Situation

S'ouvre par deux orifices dans la partie basse du Lapiaz des Cases d'Aveneyre; l'orifice supérieur, marqué AV11, est un puits encombré par un gros névé et l'orifice inférieur est un boyau caché au milieu de la végétation. Bien que cette dernière entrée soit moins engageante, c'est celle utilisée le plus fréquemment, car la descente du névé de l'entrée supérieure nécessite souvent une corde.



Description

Réseau supérieur

Par l'entrée inférieure, une galerie basse ne tarde pas à se relever et à se transformer en méandre; on croise sur la gauche un puits de 6m qui rejoint un petit réseau sous-jacent, puis on passe à la base de l'entrée supérieure où un gros névé pentu remonte vers la surface. La galerie principale prend alors une très belle forme en joint de 2 x 3m de section avec un surcreusement de 7m de profondeur. Ce dernier est ensuite obstrué par des blocs et on débouche dans une petite salle avec, sur la droite, le départ du "Réseau Inférieur". Tout droit, on suit un méandre en "trou de serrure", puis l'on croise un premier départ sur la droite : c'est un boyau d'une dizaine de mètres qui débouche au sommet de la "Cathédrale" (Réseau Inférieur). Quelques mètres plus loin, deux nouveaux départs à droite se rejoignent pour se terminer en cul-de-sac, tandis que le cheminement principal prend une forme en demi cercle du plus bel effet et le sol se recouvre de sédiments argilo-limoneux. Dans un élargissement, la galerie se dédouble en hauteur, puis elle est de nouveau surcreusée avant d'aboutir dans une salle allongée et encombrée de blocs; l'un d'eux forme un ressaut de 3m qui peut être "shunter" par une fissure étroite sur le côté gauche. La salle se poursuit par un haut méandre, puis en y sortant, une courte escalade mène à une trémie : c'est le terminus de ce réseau, car seul les courants d'air la franchisse.

Réseau inférieur

Pour y accéder, il faut d'abord traverser un puits de 8m pour rejoindre une verticale de 10m qui débouche dans la "Cathédrale". Un passage étroit, suivi d'un ressaut de 2m et d'un boyau peu agréable ("La Lubrification") font suite avant le sommet d'un puits de 7m; dans le plafond, un boyau supérieure shunte "La Lubrification", mais ce trajet est encore plus désagréable. Au bas du puits, on atterrit dans une salle encombrée de blocs où la suite du gouffre peut s'atteindre de deux manières : soit en prenant un méandre étroit et tortueux droit devant qui, après un puits de 7m, rejoint la galerie principale ou en s'enfilant dans une étroiture entre les blocs au fond de la salle, ce passage étant un raccourci très pratique, mais moins esthétique. A la jonction de ces deux passages, une galerie est suivie d'un ressaut de 7m franchissable en escalade, d'une pente raide, d'un puits de 15m et d'un passage bas qui débouche dans une petite salle par un puits de 5m (-88m). On en ressort par une galerie boueuse se détachant près du plafond, puis un méandre mème à un puits de 9m; ce dernier débouche dans une grosse galerie qui à l'amont rejoint la base d'un autre puits (P8) dont le sommet peut être atteint par un passage se détachant au raz du sol dans la petite salle de -88m. A l'aval, la galerie devient de plus en plus pentue et une corde est nécessaire pour accéder à un puits de 7m dont la base forme un nouveau carrefour. En prenant à gauche et après un ressaut de trois mètres, la galerie débouche finalement dans une très grosse salle. Encombrée de gros blocs, cette salle est surmontée d'une ou deux cheminées avec arrivées d'eau, tandis qu'un passage entre les blocs permet d'atteindre le fond du gouffre.

Méandre du Sucre Glaise

On y accède depuis la petite salle située à -88m. Une fissure donne d'abord dans une autre salle où se greffe un puits colmaté de 8m, mais au fond, une escalade de 4m permet d'accéder au "Méandre du Sucre Glaise", nommé ainsi à cause de la particularité des sédiments qui jonchent le sol; on y croise deux ou trois cheminées, puis après quelques coudes, le plafond s'abaisse et il se termine en cul-de-sac à 75m son départ.

Méandre du Serregoy

Se détache àla base du dernier P7, droit devant et en hauteur. Tout au long du trajet, certains coudes exigent des talents de contorsionniste et après plus d'une centaine de mètres, on arrive à la base d'une belle cheminée alors que le méandre se termine quelques mètres plus loin. L'escalade de la cheminée a par contre permis d'atteindre un nouveau méandre qui se détache 20m plus haut, mais lui aussi se termine par une fissure impénétrable.



Géologie

La majeure partie du gouffre se développe dans les calcaires spathiques du Callovien, faciès caractérisé par de nombreux silex et rostres de bélemnites. Par endroits, il est fort possible que l'on rencontre des calcaires noduleux de l'Argovien-Séquanien. Quant au fond du gouffre, il doit buter sur une zone marneuse du Bathonien (Dogger), puisque l'épaisseur des couches karstifiable dans cette zone est d'environ 130 à 150m.



Hydrogéologie

Il n'y pas d'autres écoulements que ceux provoqués par le suitement des parois.



Météorologie

Le gouffre est balayé par de nombreux courants d'airs. Comme toutes les cavités avec deux orifices à des altitudes différentes, on observe qu'en été l'entrée supérieure aspire et que l'entrée inférieure souffle, puis inversement en hiver. Dans ce dernier cas, des formations de glace se forment tout au long de la galerie supérieure et ces formations persistent souvent jusque en été.



Biospéologie

En 1986, deux pièges sel-bière ont été déposé par le GSL, puis analysés par C.Besuchet du Musée d'Histoire Naturelle de Genève. Ils contenaient 6 Diptères Nématocères Limnobiidae, 1 Diptère Brachycère et 3 larves, soit rien de bien intéressant puisque ce sont des mouches au sens large.



Historique

L'entrée inférieure a été découverte par l'armailli des Cases d'Aveneyre dont le gouffre porte son nom. Sur ses indications, une première incursion est faite en septembre 1968 par deux membres de la SSS-Naye, puis l'exploration est effectuée en deux ans par une équipe inter-clubs de la SSS-Naye et du SCVN; la topographie qui est levée est alors des plus sommaire. En 1984, la cavité est reprise par le GSL qui en quatre sorties refait la topographie et découvre quelques prolongements, puis en 1986, cette campagne d'exploration se termine avec la remontée de la cheminée des "Cons-Gelés". Dans les années nonante, quelques sorties seront encore consacrées à la désobstruction de la trémie terminale du "Réseau Supérieur", mais le passage ne sera pas ouvert.




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Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)