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La faune des grottes de Suisse romande

Les chauves-souris

La chauve-souris, qui appartient à l'ordre des Chiroptères (mammifères volants), est sans aucun doute l'animal qui est le plus souvent associé aux grottes et si dans bien des pays elle est "LE" symbole des spéléologues, elle est en fait mal connue et surtout mal aimée du grand public qui lui attribue toutes sortes de maux; en outre, si la "légende" des vampires fait partie du passé, bien des personnes la craigne encore (notamment pour cette croyance bien tenace qu'elle pourrait s'emmêler dans nos cheveux si on la croise !). Ce petit animal est en réalité absolument inoffensif, ne porte pas la rage et est d'une grande utilité pour la nature.

Mentionnons ensuite q'une grande majorité des espèces connues dans le monde ne sont pas cavernicoles; elles ne pénètrent donc pas sous terre et se contentent des arbres, des creux de rocher ou dans des constructions humaines pour s'abriter.
Dans nos régions, les chauves-souris ne féquentent les grottes que temporairement et selon les espèces, c'est pour se reposer durant la journée (rappelons que les chauves-souris sont des animaux nocturnes) ou pour hiberner pendant la saison d'hiver. Dans tous les cas, elles ne se nourissent pas à l'intérieur des grottes, car elles sont essentiellement insectivores. Comme elles en absorbent une très grande quantité, elles constituent donc un excellent moyen de lutte biologique contre la pullulation d'insectes. Cela explique qu'elles sont protégées en Suisse en vertu de la loi sur la protection de la nature et du paysage du 1er juillet 1966.

Pour se déplacer dans les sombres couloirs d'une grotte et surtout cette chasse nocturne aux insectes, les chauves-souris sont dotées d'un système de repérage appelé "écholocation" qui n'est autre qu'un sonar. Dans les grandes lignes, elles émettent des ultra-sons en impulsions très brèves et ces ondes, inaudibles pour les êtres humains, sont renvoyées par les obstacles ou ... leurs minuscules proies. L'écho perçu par les chauves-souris est alors suffisant pour qu'en une fraction de seconde elles puissent calculer la distance et se diriger.
Ayant donc un régime insectivore, les chauves-souris de notre région doivent alors trouver une solution pour subsister en hiver, période pendant laquelle les insectes disparaissent en grande partie. Si certaines migrent vers des zones plus chaude, d'autres vont hiberner (entre les mois d'octobre-décembre à mars-avril). Durant cette période d'hibernation où le métabolisme est réduit au minimum pour la survie, la chauve-souris va donc vivre au ralenti sur ses réserves graisseuses et au printemp elle aura perdu un tiers de son poids.

A noter que si on a souvent l'impression qu'elle est endormie ou même morte, la chauve-souris conserve quand même un minimum d'activité, soit pour boire, soit pour uriner ou encore pour "faire un tour" dehors si la température vient à remonter. Toutefois, les conséquences d'un "réveil" brutal peuvent leur causer de graves troubles physiologiques et il est donc naturel de laisser en paix les chauves-souris qui hibernent. En cas d'une rencontre fortuite lors de cette période d'hibernation, il faut être le plus discret possible. Dans le cas où l'on sait (ou que l'on observe) qu'une grotte est un lieu d'hibernation, on peut facilement éviter d'y faire une visite durant cette période et attendre le retour du printemps.


Voici quelques espèces que l'on trouve dans les cavernes de notre région et qui appartiennent au deux grandes familles des Rhinolophidés et des Vespertilionidés.

Rhinolophidés. Le caractère dominant de cette famille est une formation membraneuse qui surmonte la région nasale.
Rhinolophe grand fer à cheval (Rhinolophus Ferrum Equinum). C'est la plus grande chauves-souris de notre région avec une envergure de 30 à 40cm; son pelage épais est gris-brun sur la face dorsale et blanc crème sur la face ventrale.
. Petit Rinolophe (Rhinolophus hipposideros) qui comme son nom l'indique est une chauve-souris de petite taille ayant une coloration identique à son grand frère.

Vespertilionidés. Cette famille renferme un grand nombre de genre et d'espèces.
Oreillard septentrional (Plecotus auritus). Doit son nom à ses grandes oreilles presque aussi longues que les avants-bras; on peut le rencontrer à plus de 2000m d'altitude.
Barbastelle (Barbastella barbastellus). De taille moyenne (environ 25cm d'envergure) et de teinte foncée, cette espèce à de grandes oreilles trappues et plissées en "feuille de choux"; on peut aussi la rencontrer à plus de 2000m d'altitude.
Grand Murin (Myotis myotis). C'est le plus grand des murins; blanc dessous, brun clair dessus, il a des ailes larges et son envergure peut atteindre 35cm.
Murin à moustaches (Myotis mystacinus). C'est la plus petite espèce du genre Myotis avec une envergure d'environ 20cm; son pelage est gris cendré, son museau est noir et surtout son comportement d'intimidation est caractéristique : il se gonfle, ouvre la gueule, crie et mord si on veut le toucher.
Murin de Bechstein (Myotis bechsteini). Plus rare que ses deux précédents confrères, il est reconnaissable à ses grandes oreilles; comme elles ne sont pas réunies entre elles sur le front, on ne peut le confondre avec l'Oreillard.

Les dessins proviennent de S.Barbey dans :
Rode P. (1947) : Les chauves-souris de France. - Editions Boubée, Paris


Une bonne adresse sur le web
Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauves-souris Suisse
Swiss Bat Center




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