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Historique de la spéléologie vaudoise

Organisation et développement de la spéléologie

1939 - 1969

En 1939, la création à Genève de la Société Suisse de Spéléologie (SSS) par Georges Amaudruz et Emil Buri (anciens du club des "Boueux" de Genève fondé en 1931) donne un nouvel élan à la spéléologie suisse.

Un des membres de cette toute jeune société, Jean-Jacques Pittard, est alors appelé sous les drapeaux et la même année il crée le Service de Reconnaissance Souterraine de la Brigade de Montagne 10 (SRS), service qui bénéficiera des archives de la SSS. Pendant le conflit mondial, le SRS explore de nombreuses cavernes, mines ou souterrains; en territoire vaudois, un nombre important de cavernes sont explorées sur le massif des Rochers de Naye.
Topographie du SRS en 1943 sur le massif des Rochers de Naye

En 1940, un deuxième groupe de spéléologie vaudois est fondé à Nyon par A.Pélichet. Ce club se rattache immédiatement à la SSS, mais deux ans plus tard, il quitte la SSS en devenant la Société Autonome de Spéléologie (SAS). Cette dernière demeura peu active à ses débuts, mais en 1951 elle est "appelée" par une équipe du Club Alpin Suisse (CAS) afin de continuer les explorations au Gouffre du Chevrier. Le succès est alors au rendez-vous et le fond de ce beau gouffre est atteint en 1955.

Au lendemain de la guerre la spéléologie sur terre vaudoise prend son envol et de 1946 à 1949 la SSS-Genève suit les traces du SRS en effectuant plusieurs explorations sur le massif des Rochers de Naye dont les cavités les plus importantes ( Tanna l'Oura, Gouffre du Jardin Alpin, Grotte du Glacier, ... ) seront explorées en association avec les deux autres sections de la SSS que sont la SSS-Neuchâtel et la SSS-Valais. Par la suite, la SSS-Genève sera surtout très active en Haute Savoie, dans l'Ain, en Valais, etc..., mais elle gardera toujours un pied dans le canton de Vaud ( Gouffre du Petit-Pré, Gouffre Cathy, ... ).

Maurice Audétat dans le Gouffre du Jardin Alpin (Rochers de Naye) en 1948. Photo prise lors de l'expédition inter-clubs des sections de Genève, Neuchâtel et Valais de la SSS.

En 1946 et dans le cadre d'une école privée de Lausanne, on assiste à la création du Spéléo Club International (SCI) par Pierre-Jean Baron (Président-technique) et Jean-Marcel Le Pape (Président-administratif). La dénomination du club provenait du fait qu'il comprenait 28 jeunes de 13 nationalités différentes et sa dissolution interviendra en 1949 lorsque la plupart des membres vont regagner leur pays. Les sorties, axées sur la visite, avaient pour cadre le Jura vaudois, les cantons de Neuchâtel et d'Argovie, ainsi que les départements du Gard et de l'Hérault en France.

Le Spéléo Club International ayant disparu, les deux membres fondateurs de ce dernier vont faire partie de ceux qui créent en 1950 la Section Vaudoise de la SSS qui sera re-baptisée SSS-Lausanne en 1951, puis Groupe Spéléo Lausanne (GSL) en 1976. Au début de son existence le club comptera des petits groupes isolés, mais rattachés au club (Aigle, Yverdon, Sainte-Croix et Vallée de Joux). Très actif en Suisse romande (et pendant quelques années au Sieben Hengste),

En 1951, la Section de Montreux de la SSS fait son apparition, mais quelques temps plus tard elle est re-baptisée SSS-Naye, puis plus tard Spéléo-Club de Naye. Pendant deux ou trois ans, cette section explore plusieurs cavités sur le massif des Rochers de Naye avant de connaître une période beaucoup moins active. A la fin des années soixante, le club va alors connaître un "renouveau" et pendant une vingtaine d'années va effectuer un gros travail sur le massif des Rochers de Naye et ses alentours ( Gouffre Paradis d'Aveneyre, Gouffre des Choucas, Grotte du Glacier, Grotte-Gouffre des Excentriques, Gouffre de Chenau, ... ).


En 1961, un deuxième club est créé à Lausanne : la Société de Spéléologie Alpine (SSA) qui ne sera pas affiliée à la SSS et qui sera sera dissoute vers le milieu des années septante. Cette équipe va effectuer bon nombres d'explorations, aussi bien dans le Jura vaudois ( Grande Baume du Pré d'Aubonne, Grotte de la Pernon, etc... ) que dans les Préalpes vaudoises ou fribourgeoises ( Grotte Froide, Folliu Borna, ... ). Par ailleurs elle participera quelquefois à des sorties avec la SSS-Lausanne, notamment en 1967-1968 au Gouffre du Petit Pré.
Juillet 1967 : Expédition inter-clubs ( SSS-L, SSA et SCMN ) au Gouffre du Petit-Pré

En 1962 et sous l'impulsion du Dr Martin (un "ancien" du Chevrier), la SAS réintègre la SSS, mais change de nom pour devenir le Spéléo Club de la Côte (SCC). Jusqu'à sa dissolution qui se fera une dizaine d'année plus tard, le club va effectuer des explorations dans le Jura vaudois ( Glacière du Crêt des Danses, ... ), en France ( Ain, Haute Savoie, ... ) et en Valais, notamment dans la région de Tannay où l'exploration de la Grotte-Gouffre de la Chezette se fera en compagnie de la SSS-Lausanne.

Un deuxième "ancien" du Chevrier, Jean-Paul Graf, va lui poursuivre des recherches dans le canton sous la bannière du Club Alpin Suisse, section de Chaussy ( Glacière des Rochers de la Latte, Grotte de Planachaux, ...), tandis qu'un autre spéléologue "individuel", J-L.Regez de Villeneuve, explore de 1965 à 1967 plusieurs cavités sur les zones de Montérel et Malatraix.


Cette période d'explorations spéléologiques dans le canton de Vaud est surtout marquée par des clubs "locaux". Touefois, après la SVT et le SCMN qui de 1964 à 1968 participèrent aux travaux dans le Gouffre du Petit-Pré, on note aussi la présence d'un autre club neuchâtelois : le Spéléo Club du Vignoble Neuchâtelois (SCVN). Il prend part à des expéditions dans le Gouffre Paradis d'Aveneyre avec la SSS-Naye(1968-1969), puis après sa fusion avec le groupe Diaclase, entreprend des travaux sur le massif des Rochers de Naye.

A la même époque, les premiers clubs "étrangers" commencent à venir faire un tour par chez nous avec une autre motivation que de la simple visite. Ainsi on peut citer l'Equipe Spéléo de Bruxelles (ESB) qui effectue un camp dans le Jura vaudois et qui explore une ou deux cavités sur le karst de Mayen-Famelon. Elle sera suivie quelques temps plus tard par une autre équipe belge du Centre Routier de Spéléologie (CRS) qui explore la Grande Baume de Montricher dans la Jura vaudois.



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