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ZONE DU GRAND COR


Gouffre du Grand Cor


[  Plan  ]
[  Coupe  ]
[  Vue 3D  ]
[  Plan du DM6  ]
[  Coupe du DM6  ]
[  Plan du Méandre de l'Eclopée  ]
[  Coupe du Méandre de l'Eclopée  ].

Description
Le réseau s'ouvre par 8 entrées. L'entrée principale est le DM7 et les sept autres orifices sont ceux du Gouffre de la Grand Vire (DM6) dont le DM6g est l'entrée la plus haute du réseau.

Zone d'entrée jusqu'à -240
L'entrée principale DM7 (-10m), est une petite dépression donnant sur un P25 en partie occupé par un glacier et à la base de ce dernier, une courte et étroite galerie débouche en hauteur dans une petite salle formant carrefour.

Sur la droite, en amont, un méandre dans le plafond rejoint la "Salle des Affluents" du DM6 qui comporte pas moins de sept entrées; dans cette salle, on trouve encore le "Méandre Parallèle" qui se développe sur environ 120 mètres, mais dont l'exploration n'est pas terminée.

En revenant au carrefour dans la petite salle et en prenant cette fois sur la gauche vers l'aval, le gouffre se poursuit par un haut méandre jusqu'au sommet d'un P10 (-78m). Au sommet, une traversée acrobatique permet d'accéder au "Méandre de l'Eclopée". A la base du P10, on chemine ensuite dans 150 mètres de galeries actives et agréables qui mènent au sommet d'un P45 mesurant 10m de diamètre. A la base de ce puits, un petit affluent provient d'une galerie richement décorée tandis que le ruisseau principal se jette ensuite dans un P70 de grandes dimensions. Cette verticale est suivie d' un P8 où le ruisseau se perd à sa base et on trouve aussi une série de petits conduits formant la zone appelée "Himalayan Black Bear".

Zone des galeries vers -300
La suite de la cavité est alors fossile. Après 150m de progression peu agréable, la galerie se divise en deux boyaux qui ont été désobstrués et une centaine de mètres plus loin on débouche dans une galerie plus importante menant à un P5. En amont, sur la gauche, on peut accéder à une série de galeries dont une est active et qui se termine par un siphon (-303m) alors qu'une autre branche forme une boucle sur le trajet principal.

En aval, à la base du P5, on accède au "Collecteur Fossile" et derrière une chatière de sable on peut ensuite cheminer dans une galerie longue de 300m où l'on progresse souvent à quatre pattes. Sur le trajet se greffe la "Galerie de la Croix Gravée", puis on rejoint une nouvelle zone labyrinthique avec des annexes. On rejoint ainsi le "Méandre de la Mort au Piézo", qui présente quelques passages peu agréables avec des étroitures souvent arrosées et surtout de la glaise qui met hors d'état de fonctionner tous les éclairages à acétylène. Ce passage est suivi par le "Laminoir Comme Saint Marcel" qui constitue la principale difficulté du gouffre.

Après ce passage difficile à négocier pour les grands, la progression se fait sur une centaine de mètres dans un labyrinthe de petites galeries. Un petit actif mène à deux vasques boueuses dont le niveau d'eau a été abaissé par des désobstructions, puis le couloir reprend enfin des dimensions normales jusqu'au sommet de la deuxième zone de puits.

Zone profonde
Cette dernière débute par un P4 donnant dans une salle de 8m de diamètre, puis un P23 où il faut prendre une lucarne permet de se retrouver au milieu d'un énorme puits de 140-150m. Une descente plein vide sur 129m permet d'admirer ce puits qui fait 15m de diamètre en moyenne et dont la seconde moitié est arrosée lors des crues.

La base du puits est balayée par un courant d'air glacial, mais il est possible de se réfugier dans une petite galerie fossile avec un spectacle exceptionnel : lac de calcite et concrétions blanches. Par deux ressauts on débouche ensuite dans une salle où les parois sont recouvertes de cristaux de calcite, d'aragonite et de grandes excentriques, puis un P21 et un P46 mènent à la base des puits où l'eau se perd dans un conduit.

Par un court tronçon on rejoint ensuite l'endroit où était installé le bivouac, puis on chemine ensuite dans des petites galeries fossiles entrecoupées d'étroitures et de ressauts où la progression se fait à quatre pattes ou à plat ventre. Après 300 mètres on atteint une bifurcation : au sol, un couloir mène à un premier siphon alors qu'au plafond, une étroite fissure verticale de 10m permet de gagner de nouveaux conduits. Sur la droite, une galerie aval se termine après quelques ressauts sur un nouveau siphon à -598m, point bas du gouffre.

L'amont, nommé "Affluent Zigzagant" (1 l/s), est caractérisé par un beau profil en trou de serrure mais de section malheureusement un peu faible. Après quelque 100m de progression éprouvante, on atteint le "Boyau de l'Erreur" suivi de quelques ressauts rejoignant une rivière de 5 l/s, mais l'amont comme l'aval sont impénétrables. Une escalade de 12m suivie d'une descente par deux puits de 15m et 6m nous conduit à proximité de la rivière, cependant les passages restent trop étroits et bien humides. Dans cette zone, des escalades et des désobstructions sont à entreprendre mais il faut être très motivés !


Géologie
Le réseau se développe dans le flanc inverse de la nappe de Mordes (Domaine Helvétique). Ce flanc inverse a été fortement déformé par la mise en place de la nappe : les roches présentent une forte schistosité et les épaisseurs stratigraphiques originelles sont localement très réduites. La grande particularité de ce gouffre est qu'il traverse toute la série stratigraphique Crétacé-Tertiaire de la nappe (voir figure sur la page de la géologie du Grand Cor).


Hydrogéologie
Plusieurs circulations temporaires ou pérennes sont observables. Le 16 juillet 1995, dans des conditions de crue de fonte des neiges, 5 kilos de fluorescéine ont été injectés dans le méandre du gouffre à -100m et dès le lendemain les Sources de La Sarvaz (Saillon) ont été teintées spectaculairement. Cela représente une distance à vol d'oiseau de 7500m pour une dénivellation de 2100m (2200m depuis l'entrée du gouffre) et la vitesse au maximum de la concentration était de 270 m/h.


Biospéologie
On y a trouvé Niphatrogleuma wildbergeri Mauriès, mille-pattes troglobie dépigmenté d'environ 10mm de long pour 1mm de diamètre.


Historique

L'entrée principale (DM7) est découverte en 1988 par Bruno Ducluzaux (Vulcains) et jusqu'en 1993 de nombreuses explorations inter-clubs (Vulcains, CAF Albertville, SG-Forez, SC-Seine, SC-Jura, ...) permettent d'explorer la plus grande partie de la cavité.

En 1994 (année qui voit l'arrivée du GSL), les différentes entrées du DM6 (Gouffre de la Grand Vire) sont reliées au gouffre et plusieurs pointes permettent de faire encore un peu de première. D'autres sorties jusqu'en 1998 permettront ensuite d'explorer le "Méandre de l'Eclopée", puis le "Méandre Parallèle" et enfin différents annexes dans la zone de -300m. Par ailleurs plusieurs sorties seront effectuées pour des relevés à but scientifique. Ces sorties ont été effectuées par des membres des clubs suivants : GSL, SCVJ, SCPF, GSR, Vulcains, ...




Entrée du DM7



Toutes les photos et illustrations ©GSL et leur(s) auteur(s) respectif(s)