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Retour en Tasmanie ( Mars 2013)

11.03.13

06:33:00,
Catégories: Activités spéléo

Retour en Tasmanie ( Mars 2013)

Participants : Mark, Pierre-Do, Laure (Ric, Janine, Alan et Andreas du STC pour un jour ou deux)

Ici c'est la fin de l'été, l'automne même. On en profite donc pour partir une deuxième fois faire de la spéléo en Tasmanie. Cette fois-ci, Pierre-Do nous accompagne, pour un week end d'initiation un peu sportif !

Hobart au coucher du soleil

Nous ferons une première sortie dans le sud de l'île dans une cavité appelée Exit cave dans la région d'Ida Bay. Cette grotte a plus de 23km de développement, dont une gallerie principale de 30x20m... Notre objectif est une piste de Mark : assez loin dans la grotte il avait pu suivre un petit affluent sous un effondrement sur quelques dizaines de mètres avant que ça devienne très humide et bas.

Il est nécessaire d'obtenir un permis auprès su service des parcs nationaux pour visiter cette grotte. Nous nous joignons donc à une sortie de deux locaux : Ric et Janine. Janine veut plonger une des galeries ennoyées près de l'entrée, et a donc besoin de porteurs pour couvrir l'heure de marche d'approche dans la forêt humide tasmanienne. Une fois les bouteilles et le reste du matériel déposé sur leur lieu de plongée, nous avons 3h30 chrono pour filer au fond et poursuivre l'exploration de cet affluent. Nous sommes très chanceux car le niveau de l'eau est beaucoup plus bas que d'habitude, ce qui permet de traverser la rivière souterraine plusieurs fois sans que l'eau ne passe au dessus des bottes.

Pierre-Do se révèle être un débutant particulièrement rapide et nous arrivons à l'endroit voulu en 1h30. Conformément à ce que Mark nous avait promis, nous nous retrouvons à quatre pattes dans la boue avec l'eau jusqu'au hanches et des fils de vers luisants dans le visage. Nous poursuivrons cet affluent sur une cinquantaine de mètres vers l'aval, souvent en rampant, incluant quelques voûtes presques mouillantes. Là où nous nous apprétions à rebrousser chemin par manque de temps et de combinaisons néoprène, la galerie apparait bouchée par un amas de blocs. Ca peut peut être passer avec un peu plus d'efforts, mais il est vrai que toute cette partie est probablement ennoyée quand la rivière principale est plus haute.

Laure dans un des passages plutôt humides...

Nous rebroussons donc chemin vers la sortie en quatrième vitesse pour se réchauffer et ne pas manquer le rendez-vous avec les plongeurs. Nous nous en sortirons avec 30min de retard, mais plus de 5km parcourus sous terre, et une vingtaine de mètres de première (pas mal pour une première sortie !).

Mark et Pierre-Do à la sortie : ça y est, le matériel tout neuf est sale !

La suite de notre week-end se poursuit dans la région dont je vous avais déjà parlé : le karst de Junee-Florentine. Notre but est de prospecter dans une vallée parallèle à celle des gouffres Pendant Pot et Slaughterhouse que nous avions visités lors du précédent week-end. Aucune grotte n'est connue dans cette zone, mais Alan, Mark et Andreas ont une désob en cours : un trou avalait l'eau d'un ruisseau la dernière fois: ils veulent essayer de creuser plus. Cette zone est située à 1h de marche de la route, de nouveau dans une jungle plus ou moins inextricable. Nous nous séparons pour l'approche, de façon à prospecter sur le chemin pour de nouvelles cavités. Prospecter dans la jungle n'est pas une mince affaire comme vous pouvez l'imaginer...

Pierre-Do prospecte

J'avoue être un peu réticente à m'éloigner des autres de peur de nous perdre, mais à coup de "Hého !" des amis, tels des chauves-souris, nous trouvons notre chemin. L'effort en valait la peine, car une dépression au pied d'un arbre attire mon attention. Il se trouve qu'il y fait étonnament froid : un courant d'air fort sort d'un trou de 20cm de diamètre dans les feuilles! Plus tard dans la journée (après que la désob se révèle ne mener qu'à un méandre inpénétrable), nous jetons une corde dans l'entrée élargie (désob de luxe dans l'humus et les racines, ancrage de luxe sur un arbre).

Mark descend dans la nouvelle grotte, sous le regard de Pierre-Do

Nous descendons un premier puits de 25m, désescaladons 10-15m puis arrivons dans un méandre plutôt étroit qui continue sur 50 mètres et est bouché en partie par une coulée de calcite. Mark et moi enlevons le casque, passons tout juste dans l'étroiture, qui nous permettra d'atteindre le sommet d'un puits de 20m où des galets luisent au sol. Malheureusement, nous n'avons ni kit à spiter, ni deuxième corde...

Cette grotte est très prometteuse, car elle pourrait permettre d'accéder à une portion de rivière souterraine supposée de quelques kilomètres. Nous sommes donc très contents de cette découverte, et planifions une prochaine expédition pour dans un mois.

Le dernier jour, nous retournons dans le Growling Swallet, en espérant pouvoir retrouver la connexion possible entre le Pendant Pot et la rivière principale du côté de la rivière.

Mark se prépare à entrer dans le Growling Swallet

Le niveau de l'eau est très bas, ce qui nous permet d'utiliser quelques variantes d'itinéraires pour descendre la rivière souterraine. La topo que nous avons effectuée la dernière fois indiquerait que la connexion se trouverait dans le plafond d'une des salles principales. Nous sommes donc équipés de corde dynamique et de coinceurs, dans l'espoir de grimper jusqu'à la galerie de laquelle on entendait la rivière dans le Pendant Pot. Une fois sur place, les 20m de grimpe nécessaires se trouvent être dans des piliers très fissurés déversants paraissant très instables... Nous renonçons donc à l'escalade et nous contentons d'une visite de la rivière principale.

Ces trois jours auront été riches de premières et d'aventures dans la jungle : je me réjouis de pouvoir y retourner encore une fois avant que l'hiver arrive...
Plus de nouvelles au prochain épisode !

Le lien vers le site du club local pour plus d'infos : Southern Tasmanian Caverneers

Un petit habitant de la forêt