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Réseau des Fées de Vallorbe ( novembre 2024 )

18.11.24

Réseau des Fées de Vallorbe ( novembre 2024 )

Participants : Anna et Syrielle

Journée travaux Jurassique-Errants par les Follatons

Il est presque 10h du matin, et pour une fois, l’horloge n’a pas son mot à dire. On quitte le local du GSL sans se presser; la journée s’écrira au fil des galeries et des galères qui nous attendent. Pour preuve, à notre sonnette d’alarme Seb, on dit de ne pas commencer à s’inquiéter avant 6h le lendemain matin.

Longue pause café à Vallorbe, et on prend notre temps au parking pour s’équiper et manger un bout: ce n’est qu’à 13h qu’on se faufile dans le sas d’entrée des Follatons.

On descend à toute vitesse les 150 mètres de puits, puis ça se gâte: traverser le méandre étroit et constellé de flaques qui suit, avec les sacs pleins de la foreuse, 4 accus, un marteau et toute la quincaillerie, n’est pas une mince affaire. À chaque pas, l’eau glacée s'infiltre dans mes chaussettes, et le poids des accus semble se multiplier. D’ailleurs, on notera que pour les 11 trous percés, nous n’en avons même pas vidé un, les 3 autres restant inutilisées. Comme d’habitude, on rigole avec Anna des galères que l’on s’impose volontairement.

Depuis le bas des puits, on met presque 3h30 pour atteindre l’objectif principal de la journée, à l’entrée de la galerie Millefeuilles: une descente de 5 mètres, qui fut un temps assurée par une échelle de spéléo dont les lambeaux pendent aujourd’hui tristement. Elle a été remplacée par une corde à nœuds, dont l’ascension et la descente est physique et malaisée, et que l’on va remplacer par 5 barreaux de fer.

On sécurise l’endroit avec une corde supplémentaire le temps des travaux, et on s’attaque à l’ouvrage. En partant du bas, on décide ensemble de l’emplacement de chaque barreau, et l’une perce les trous tandis que l’autre martèle le barreau précédent, pour gagner du temps et surtout ne pas rester inactives dans le froid.

Quelques remarques sur les travaux, pour la postérité:
Les barres sont relativement fines (diamètre 10mm) et longues. Un foret de taille 8 suffisait, en élargissant un peu le trou à la sortie de la perceuse et en martelant bien la barre dans la roche; la fixation est parfaite. Néanmoins, on note qu’elles dépassent de près de 10 cm de la roche, et plient sous notre poids. Nous recommandons la prudence aux prochain(e)s spéléologues qui seraient d’un gabarit supérieur au nôtre. Si possible, privilégiez les côtés des barreaux lorsque vous posez les pieds. Si l’installation s’avère trop fragile, reste à savoir si on peut facilement retirer les barres pour les remplacer par des plus courtes ou plus épaisses.
En terme de hauteur, il s’agissait de couvrir 5 mètres avec 5 barreaux, dans un passage relativement étroit. Nous avons espacé les barreaux au maximum pour sécuriser la totalité de la descente, tout en restant atteignables pour une personne de 1m57 (voir photo ci-dessous).

On installe les 5 barreaux en à peine plus d’une heure, puis on s’offre une longue pause avant de repartir en sens inverse vers l’objectif suivant, entre la Galerie des Errants et la salle du Déversoir.

Une longue pente de glaise terriblement glissante et sans guère de prise, que je n’ai personnellement jamais réussi à gravir sans aide. On va (enfin) y installer une corde à nœuds. On se contente d’un goujon simple (inox, diamètre 10 mm, cette fois on a foré avec la mèche de 10mm) avec une plaquette et un maillon rapide assez en hauteur au sommet de la pente. En nouant la corde de 10 mètres tous les 20 cm environ, on arrive en bas de la pente avec juste ce qu’il faut de marge.

S’inquiétant de l’orientation, puisque les repères sont placés du point de vue d’une traversée Follatons – Fées, on a passé tout le trajet aller à se donner mutuellement des points de repères et placer des marques avec tout ce qu’on trouve pour faciliter le retour. Ça marche mieux que prévu, et on n’hésite presque pas sur le trajet. On atteint rapidement le pieds des Follatons, quoique la Galerie du Graal boueuse met toujours nos dos et genoux à rude épreuve.

Avec la fatigue de la journée et le poids du matériel, on met presque 2h à remonter les puits jusqu’à la sortie. Dehors, la lune est pleine et le froid mordant nous saisit dans nos combinaisons humides. Le sol de la forêt est couverte de givre. Les feuilles mortes à nos pieds scintillent à la lumière de nos frontales comme des diamants. Il est minuit, on se traîne jusqu’à la voiture en se congratulant.

Texte de Syrielle